Le Bureau,
- Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatif à l’admissibilité et aux critères de sélection des demandes d’assistance internationale,
- Ayant examiné le document LHE/24/19.COM 3.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n 02344 soumise par la Gambie,
- Prend note que la Gambie a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Renforcement des capacités en matière d’inventaire, de sauvegarde et sensibilisation au patrimoine culturel immatériel en Gambie:
Mis en œuvre par le Centre national pour l’art et la culture, ce projet de deux ans vise à renforcer les capacités des communautés et des praticiens et à promouvoir la sauvegarde et la transmission du patrimoine culturel immatériel de la Gambie. Le projet est particulièrement axé sur la sauvegarde du Kankurang, rite initiatique mandingue, un élément inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (initialement proclamée en 2005 en tant que chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité). Le projet consiste à : (a) soutenir les activités de sauvegarde communautaires ; (b) mener des activités de sensibilisation telles que des débats radiophoniques, des émissions et des concours interscolaires ; (c) mettre à jour le catalogue du patrimoine culturel immatériel de la Gambie, créé lors d’un projet pilote mené en 2022 - 2023, et l’adapter à un format en ligne pour une mise à jour régulière par les représentants des communautés ; et (d) moderniser et réhabiliter le Centre culturel du Kankurang, en meublant sa salle d’éducation et en construisant une scène pour les spectacles. Les activités comprendront également la coordination d’ateliers de renforcement des capacités sur la Convention de 2003 et un inventaire communautaire de quatre-vingt-dix éléments du patrimoine culturel immatériel, en plus des trente éléments déjà inventoriés au cours du projet pilote susmentionné. La demande met particulièrement l’accent sur les éléments dirigés par des femmes dans la région du fleuve central. Les festivals communautaires associés au projet généreront des revenus et faciliteront le transfert de connaissances et de compétences aux jeunes générations.
- Prend note en outre que cette assistance vise à soutenir un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
- Prend également note que la Gambie a demandé une allocation de 99 930 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre du projet ;
- Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n 02344, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : La demande actuelle s’appuie sur les résultats positifs du projet sur le patrimoine culturel immatériel[1] mis en œuvre de 2022 à 2023. Au cours de ce projet, une série de réunions et d’ateliers de formation ont été organisés pour sensibiliser les fonctionnaires et les autres parties prenantes à la Convention de 2003, à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et à sa contribution à la réalisation des objectifs de développement durable. Les représentants des dix-huit communautés impliquées dans le projet pilote ont exprimé le souhait d’une formation plus complète, suivie d’un exercice d’inventaire plus détaillé. Bien que la proposition ait été initiée par le Centre national des arts et de la culture, des membres de la communauté et des représentants de diverses organisations ont été impliqués dans la préparation de la demande. La demande démontre clairement l’implication des communautés dans toutes les activités prévues dans le projet.
Critère A.2 : Le budget est bien structuré et les coûts du projet sont clairement expliqués. Le montant de l’assistance demandée est considéré comme approprié pour les activités proposées.
Critère A.3 : Les objectifs et les résultats du projet sont bien définis et semblent réalisables. Le projet se compose de cinq activités principales qui s’alignent sur les objectifs de la demande : (a) des ateliers de renforcement des capacités ; (b) des inventaires basés sur les communautés ; (c) des activités de sensibilisation ; (d) de réhabilitation du Centre de Kankurang ; (e) et de suivi et d’évaluation.
Critère A.4 : Le projet devrait permettre à un grand nombre d’individus et de membres de communautés de se doter de l’expertise et des connaissances nécessaires pour élaborer des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans l’ensemble du pays. En outre, la campagne de sensibilisation, y compris sur les réseaux sociaux, et la production de matériel de communication permettraient de promouvoir les résultats du projet auprès de la société civile, des jeunes et des différentes parties prenantes. Les activités visant à améliorer la visibilité de l’élément « Le Kankurang, rite d’initiation mandingue » pourraient sensibiliser à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local et national.
Critère A.5 : L’État partie demandeur contribuera à hauteur de 20 % (24 984 dollars des États-Unis) du montant total du budget du projet (124 914 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 80 % restants du montant total du projet.
Critère A.6 : Le projet met clairement l’accent sur le renforcement des capacités aux niveaux local et national. Au cours des ateliers de formation, cinquante membres des communautés et représentants des autorités locales et régionales seront initiés aux principes de la Convention de 2003, le développement des plans de sauvegarde et aux inventaires basés sur les communautés. Il est prévu qu’environ 400 personnes issues de 30 communautés devraient participer aux exercices d’inventaire. La demande décrit clairement la participation des femmes, à la fois comme formatrices et comme formés (par exemple, en impliquant des influenceuses des réseaux sociaux, des comédiennes, des rappeuses et des présentatrices radio dans les campagnes de sensibilisation, le projet entend faire entendre la voix des femmes non seulement au sein des communautés, mais aussi auprès d’un public plus large). Dans l’ensemble, le projet peut contribuer à la mise en place d’un cadre durable pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Gambie.
Critère A.7: L’État demandeur n’a, à ce jour, bénéficié d’aucune assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour la mise en œuvre d’activités dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.
Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée nationale et implique des partenaires nationaux tels que le Ministère du tourisme et de la culture, les autorités locales, les ONG, les associations culturelles et les journalistes.
Paragraphe 10(b) : L’État partie demandeur disposera de personnes ressources formées dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, au-delà de l’achèvement du projet. En outre, les communautés seront encouragées à développer des initiatives similaires dans d’autres régions de la Gambie.
- Félicite l’État partie d’avoir soumis une demande d’assistance internationale qui s’appuie sur les résultats, les succès et les réalisations d’un projet récemment achevé qui a été financé par des fonds affectés à des fins spécifiques dans le cadre de la Convention de 2003;
- Approuve la demande d’assistance internationale de la Gambie pour le projet intitulé Renforcement des capacités en matière d’inventaire, de sauvegarde et sensibilisation au patrimoine culturel immatériel en Gambie et accorde un montant de 99 930 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet ;
- Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail des activités que le Fonds du patrimoine culturel immatériel devra couvrir soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante de toutes les dépenses ;
- Invite l’État partie demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.
[1]Le projet intitulé « Renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et la contribution au développement durable » a été financé par la France (1er décembre 2021 – 1er décembre 2023 ; 135 722 USD).